lundi 28 janvier 2008

Le Sultanat d'Oman, selon le Bilan du Monde 2008


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Dans sa dernière livraison, le « Bilan du monde 2008 », hors série du quotidien Le Monde, revient sur les chiffres 2007 du Sultanat de l’Oman pour cette année. Sous la plume d’Olivier Da Lage, la publication fait référence aux déclarations du ministre de l’Economie Ahmed Ben Abdel Nabi Mekki selon lequel la production pétrolière aurait décliné de 2% en 2007 pour atteindre 730.000 barils.
« Les revenus pétroliers (607,5 millions d’euros) devraient représenter 67% des recettes publique et ceux liés à l’extraction de gaz naturel (111,4 millions d’euros) environ 12% », note encore Da Lage qui précise que les revenus tirés des exportations de gaz naturel « sont en progression de 46% par rapport à l’année 2006. »

De même, le Bilan du Monde 2008, relève que les « exportations non pétrolières ont atteint pour la première fois, le cap des 2,025 milliards de dollars en 2007 » soit une hausse de 82% par rapport à 2006 !

Enfin, la publication rappelle que le Sultanat d’Oman devrait renoncer à faire partie de l’union monétaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui est censée se mettre en place en 2010. Et de citer les propos de Hammoud Al-Zadjali, le gouverneur de la Banque centrale du Sultanat, qui a avertit en main 2007 qu’Oman « ne veut pas que sa politique financière et monétaire soit tributaire des exigences de l’unité monétaire du CCG. » Une position dictée notamment par le regain d’inflation au plus haut depuis dix ans en raison de la chute du dollar, devise à laquelle le rial omanais est arrimée.
source : Le Bilan du Monde, janvier 2008

dimanche 20 janvier 2008

A private conversation

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Back to Paris after a press trip to Muscat, I met with L., a friend of mine. He's an architect and a regular reader and, sometimes, a fierce commentator of my wrintings.
- Yo, great reporter, where have you been this time ? he asked.
- 'was in the Gulf. Press trip.
- Really ? Right now, it's a kind of fashion for the journalist, isn't it ? Were you in Dubaï in order to tell us again and again about the palm island and that big tower ?
- Nope.
- Qatar, then.
- Not exactly.
- Abu Dhabi ?
- No. Oman.
He started laughing.
- Hey, my great journalist, Amman, is not in the Gulf !
- I said, Oman. The Sultanate.
- Oh, yes ! Heard that the place is nice...
- You bet.
- They say that tourism there is quite different than in the other places of the region.
- Definitely the case. Think about it for your holidays.
- Tell me. How many skyscrapers there ?
- None
- What ?
- Zero.
- You're right. I should go there. I may sell some huge towers.
- Do that and, I swear, I'll certainly take care of your knees...

mardi 15 janvier 2008

Oman : un tourisme haut de gamme

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La Tribune, 15 janvier 2008


« Sultanat Oman, rivage d'Orient sur l'océan Indien. » Ce slogan de l'Office du tourisme omanais résume bien le caractère particulier du tourisme dans ce pays encore largement préservé des grandes transhumances humaines. Ouverture progressive, créneau haut de gamme, on est loin des projets pharaoniques et du tourisme « bling-bling » des pays voisins. En 2008, l'activité touristique devrait rapporter près de 800 millions de dollars. D'ici à 2010, la capacité totale des aéroports du pays devrait, toutefois, passer de 4 millions de passagers à 14 millions. Le sultanat prévoit la création de deux villes nouvelles, l'une d'elles, « The Blue City », étant destinée à accueillir, d'ici à 2020, 300.000 résidents en provenance du monde entier, pour un investissement évalué à 20 milliards de dollars.

A.B.E

Reportage : Sohar ouvre Oman au monde

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La Tribune, mardi 15 janvier 2008


Le sultanat d'Oman veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole. Proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, le port de Sohar offre une alternative au détroit d'Ormuz. La ville est adossée à une vaste zone industrielle et à une zone économique spéciale.

Au premier abord, l'endroit ne paie pas de mine. Une clôture grillagée peu dissuasive, une route parsemée de ralentisseurs qui débouche sur nulle part, une autre qui longe des terrains vagues, des réservoirs et de grandes imbrications de tuyauteries, de la rocaille et de la poussière à perte de vue. Sans oublier un océan paresseux aux teintes d'ardoise. Pourtant, c'est ici, dans le port de Sohar, à 220 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Mascate, qu'Oman prépare son avenir. Le sultanat veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole, dont la production lui a rapporté l'an dernier plus de 22 milliards de dollars, soit près de 79 % de ses recettes d'exportation. « Notre urgence est de diversifier notre économie. Cela passe par une plus grande base industrielle », explique un haut responsable omanais.

Au début des années 1990, conscient du caractère éphémère de l'or noir, le sultan Qabous bin Saïd a lancé une large réflexion en matière de stratégie économique. Sous la houlette du sultan, le pays a vu son PIB passer, en trente-cinq ans, de 330 millions de dollars à 42 milliards. La nécessité d'insérer le sultanat dans l'économie mondiale est apparue comme une urgence.
« L'ouverture oui, mais à notre rythme et en respectant notre identité et notre culture. Et, surtout, sans nous lancer dans une profusion de projets qui défigureraient notre pays »,prévient Said bin Khalfan AlHarthy, conseiller au ministère de l'Information.

Un site stratégique

En quelques années, le sultanat a adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s'est ouvert au tourisme international(lire encadré)et il a créé le port de Sohar. Ou plutôt recréé car, comme l'explique Bruno Le Cour Grandmaison, économiste et auteur de plusieurs ouvrages sur Oman,« au IIe siècle de notre ère, Sohar était déjà une étape importante du commerce maritime. Il jouait notamment le rôle d'une plate-forme de réexportation à destination de l'Inde ».
Inauguré en 2002, le « nouveau » port, dont le tirant d'eau atteint 18 mètres, traite du vrac, liquide et solide, des hydrocarbures et des containers. Robert Boonk, responsable commercial de la société Sohar Industrial Port Company (SIPC), détenue à parts égales entre le gouvernement omanais et le port de Rotterdam, assure que Sohar accueillera cette année« un minimum de 1.000 bateaux », contre seulement 171 en 2005. De son côté, Jan H. Meijer, directeur général de SIPC, insiste sur« l'emplacement stratégique du port de Sohar ». Baignant dans la mer d'Oman, Sohar est proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, sans oublier la côte est de l'Afrique, zone d'influence traditionnelle d'Oman (l'île de Zanzibar a longtemps fait partie du sultanat et de riches familles marchandes omanaises y vivent encore aujourd'hui).

Plus important encore, Sohar est à l'extérieur du golfe Persique. Les navires qui y accostent n'ont donc pas besoin de passer par le détroit d'Ormuz.« Actuellement, les primes d'assurance pour les bateaux qui passent le détroit augmentent de façon quasi exponentielle en raison des tensions entre l'Occident et l'Iran. Cela offre un véritable avantage compétitif pour Sohar »,assure Jan H. Meijer. Un avantage renforcé par le fait que le port omanais n'est qu'à deux heures de route de l'émirat de Dubaï, l'un des poumons économiques de la région et la plus importante plate-forme logistique entre l'Europe et l'Asie.« Sohar est indiscutablement un moyen de contourner le détroit d'Ormuz et d'acheminer des marchandises vers les monarchies du Golfe dont les économies sont en plein boom »,estime Khalifa bin Mubarak bin Ali Al-Hinai, conseiller au ministère du Pétrole et du Gaz.

On comprend dès lors pourquoi la France est très intéressée par le projet récurrent de ligne de chemin de fer entre Sohar et Dubaï. L'entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, de la zone de libre-échange entre les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait fluidifier la circulation des marchandises entre Oman et les Émirats arabes unis. Mais Sohar n'est pas qu'un simple port. Le site est adossé à une zone industrielle où sont en cours de construction une raffinerie - la deuxième du pays -, plusieurs unités chimiques, une fonderie d'aluminium, une aciérie, une unité de production de gaz industriels d'Air Liquide ainsi qu'une centrale électrique.

À cette zone industrielle qui s'étend sur près de 20 kilomètres carrés, les autorités omanaises prévoient d'ajouter une zone économique spéciale, une zone franche destinée à la réexportation ainsi qu'un aéroport dédié au fret. Une autoroute à trois voies destinée à relier, dans un premier temps, Sohar à Mascate, est également programmée.Tous ces projets ne répondent pas simplement au seul souci de diversifier l'économie. Ils visent aussi à réduire le chômage dans un pays qui compte 2,9 millions d'habitants.« Malgré la vigueur du développement économique, la croissance n'est pas suffisamment créatrice d'emplois pour absorber les générations qui arrivent sur le marché du travail »,relève une note de la mission économique de l'ambassade de France en Oman. « Le port et l'omanisation des emplois vont de pair puisque l'ensemble du projet devrait créer 8.000 emplois directs et 30.000 emplois indirects. Avec Sohar, c'est toute la région qui entre dans le XXIe siècle »,estime Jan H. Meijer.

Akram Belkaïd, à Sohar

jeudi 10 janvier 2008

Le Sultanat d’Oman maintient sa politique budgétaire prudente pour 2008

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Résumé :
- Oman prévoit un déficit budgétaire de 6,9% en 2008.
- Son budget est basé sur l’hypothèse conservatrice d’un baril de pétrole à 45 dollars.
- Cette approche prudente permet au Sultanat d’affecter l’excédent au remboursement de la dette et à des acquisitions à l’étranger
- Pour 2007, la prévision budgétaire initiale tablait sur un déficit de 8% mais, au final, les finances publiques du Sultanat ont enregistré un excédent de 35%.


Prudence, prudence… Alors que les prix du brut se maintiennent dans la zone des 100 dollars le baril, le Sultanat d’Oman a établi un budget très conservateur pour 2008. Selon le ministère de l’Economie, les finances publiques omanaises devraient afficher un déficit de 6,9% en raison d’une hausse attendue des dépenses. Selon une dépêche de l’AFP datée du 2 janvier 2008, le ministre de l’économie Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki, a déclaré à la presse que les dépenses devraient croître de 20% à 5,8 milliards de riyals (15,06 milliards de dollars) tandis que les recettes s’élèveraient à 5,4 milliards de riyals (14 milliards de dollars). Le déficit attendu, selon le ministre, serait de 400 millions de riyals (1,04 milliards de dollars).

Pour bien comprendre le caractère prudent de ces prévisions budgétaires, il faut savoir qu’elles ont été établies sur la base d’un baril de pétrole à 45 dollars. Du coup, si les cours restent en l’état – et peu de spécialistes prédisent le contraire -, le budget pourrait donc, note l’AFP, se révéler excédentaire à la fin de l’année. Ainsi, Oman avait prévu pour 2007 un déficit budgétaire de 8% mais Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki a précisé que le gouvernement s’attend désormais à un excédent de 35%, soit 1,72 milliards de riyals (4,5 milliards de dollars) en 2007.

Des recettes additionnelles pour rembourser la dette


Dans une note récente, la Mission économique de l’Ambassade de France en Oman, relève elle aussi l’approche conservatrice du Sultanat dans la gestion des finances. « Depuis plusieurs années, les Autorités de Mascate poursuivent une stratégie budgétaire prudente, pour ne pas dire conservatrice », relève ainsi le document qui relève que ces mêmes autorités « appuient ainsi la construction budgétaire sur un prix du baril largement inférieur au prix de marché de façon à pouvoir, en fin d’exercice, affecter les recettes additionnelles au remboursement de la dette et à la consolidation du portefeuille d’avoirs extérieurs que s’est constitué le pays. »

La note donne aussi l’exemple du budget 2006 qui avait été construit sur l’hypothèse d’un prix du baril à 32 dollars soit, en théorie un déficit budgétaire de 3,5%. Au final avec un prix moyen du baril à 60 dollars cette année-là, le budget 2006 a finalement « dégagé un excédent conséquent, proche de 15% du PIB. »


Sources : AFP, Mission économique de Mascate - Ambassade de France en Oman.